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Patricia Ferrante

L’audace de vieillir

Oser aimer vieillir et l'assumer c'est à la fois rendre hommage à ceux qui n'en ont pas eu la chance et contrer les injonctions sociétales du jeunisme ambiant. Et pour vous, vieillir, c'est comment?


© Leire Cavia


L’audace de vieillir c’est oser aimer vieillir et l’assumer. C’est vivre le vieillissement non pas comme une étape de la vie inéluctable et redoutée, mais comme un acte courageux, volontaire et porteur de sens.


Chaque année qui passe nous façonne. Chaque année à venir est une ouverture sur de nouveaux possibles. Chaque jour de plus est un cadeau précieux refusé à tant d’autres partis trop tôt.


Cependant, l'audace de vieillir, c’est bien plus que de se sentir privilégié.e de vieillir. C’'est embrasser chaque jour avec gratitude, malgré les épreuves. C'est voir dans chaque ride une histoire, dans chaque souvenir une partie de soi, et dans chaque instant une chance de créer quelque chose de beau. Vieillir avec audace, c'est aussi savoir que les pertes, les chagrins, et les défis seront de la partie, tout en continuant à avancer avec détermination et espoir.


Oui mais est-ce si simple ?

Dans une société qui valorise le jeunisme pour repousser notre confrontation au vieillissement naturel et à notre finitude, c’est clairement avancer à contre-courant. Et pourtant, n’est-ce pas être dans le sens de la vie ? De cette vie qui peut nous être enlevée à tout moment.


Nous pouvons apprendre à conjuguer avec nos âges qui avancent, à percevoir la beauté dans les cheveux blancs et les visages ridés, y compris les nôtres, et à être curieux des histoires de vie qu’ils racontent.


 Et lorsque l’on est en deuil ?

L'audace de vieillir est un voyage de courage et de résilience. Pour les endeuillés, chaque jour est une preuve de leur force intérieure, une affirmation de leur capacité à surmonter les moments les plus sombres.


Pourtant, oser vivre et surtout bien vivre en profitant de cette vie offerte est bien souvent difficile. Ils sont des survivants. Nombreux sont ceux qui, inconsciemment s’interdisent de vivre pleinement par culpabilité et loyautés inconscientes à leur proche décédé : comment pourrais-je profiter de la vie alors qu’elle/il est mort ? Comment est-ce que je peux oser rire et prendre du plaisir ? Et si je l’oubliais en vivant vraiment et en vieillissant heureux.se ? Autant de phrases entendues en cabinet qui révèlent les freins des endeuillés au flux de la vie.


Et pourtant… Sortir de la survie et de son statut de mort vivant pour vieillir bien vivant est le plus bel hommage que nous puissions rendre à nos proches décédés. Nous permettre d’avancer en âge en savourent la vie avec son arrière-goût de nostalgie n’est pas un acte d’oubli mais de reconnaissance de ce qu’ils ont contribué à faire de nous.


Il m’en aura fallu des années pour cesser de survivre et oser vivre, enfin !

Il m’en aura fallu des années pour oser les dépasser en âge !

Il m’en aura fallu des années pour sourire aux années qui passent et accueillir les nouvelles avec ce sentiment profond de chance et de gratitude.

 

Il est possible de trouver un nouvel équilibre, une nouvelle manière de vivre qui honore à la fois la mémoire de ceux que nous avons perdus et la beauté de notre propre existence.

C’est ce que nous explorons lors des accompagnements que je propose.


Et une fois que nous avons éveiller cette audace de vieillir, pourquoi ne pas oser vieillir avec audace  pour remercier la vie de nous la laisser et honorer ceux qui sont partis !



©Leire Cavia






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