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Patricia Ferrante

La fête des mère sans mère




Une question qui revient chaque année. Enfin, presque… Parfois, on apprend à l’éluder ou, à force de maladresse involontaire, les gens savent. On apprend aussi à y répondre : avec une remontée incontrôlée de tristesse, un pincement au cœur, des pleurs contenus et, avec le temps, une plus grande tranquillité intérieure, la nostalgie douce comme compagne du jour et même, pour certains, un sourire apaisé.


Quelles que soient les relations que nous avions, les sentiments ressentis à son décès, l’âge que nous avons, ce jour-là, nous rappelle son décès et, surtout, son absence.

Pendant longtemps, nous pouvons essayer de faire « comme si » ça n’était pas important, pas grave, une fête purement commerciale, etc. Oui, mais voilà, là, tout au fond de nous, ça crie !... Le sentiment intérieur de solitude peut nous surprendre, nos émotions se raviver ou s’exacerber.


Alors, que faire ? … Rien d’autre qu’onduler avec ce qui est : oui, c’est un jour qui peut être bouleversant. Oui, nous pouvons accueillir les émotions qui nous traversent, quelles qu’elles soient. Oui, nous pouvons apprendre à les cajoler et oui, nous pouvons préparer cette journée appréhendée. Nous pouvons aussi nous autoriser à penser et acter nos propres rituels, ceux qui nous font du bien, ceux se révèlent à nous comme bénéfiques. Le tout à l’aide, notamment, de la sophrologie.


Et puis, nous pouvons aider notre regard à voir les choses légèrement autrement… Fêter quelqu’un c’est orienter son attention et sa qualité de présence vers cette personne. C’est ce que font nos amis qui cherchent menus, fleurs et autres signes extérieurs de célébration. Ils le font pour répondre à cette fête institutionnalisée qui ne met les mères à l’honneur qu’une journée par an. En deuil, notre attention est bien souvent complètement tournée vers notre proche décédé, surtout en début de deuil et encore longtemps après. Des pensées de souffrance qui, avec le temps, se transforment en douce nostalgie.


Peu à peu c’est ce que nous apprenons… Non pas à fêter mais à se relier. Et dans ce lien avec notre mère physiquement absente, nous pouvons ressentir l’intensité de sa présence. Une présence qui surgit en pensées ou/et en images à tout moment et que l’on peut accompagner d’un sourire doux et, pourquoi pas, d’un clin d’œil. Après un deuil contrarié et qui a pris son temps, aujourd’hui, je peux dire que je pense souvent à ma mère avec tendresse et douceur, apaisée et dans la gratitude de cette vie qu’elle m’a donnée.


Alors voilà ce que je réponds à cette fameuse question de départ, pour rester simple dans mes mots :

« Ma mère est décédée, je pense à elle à ma manière » ou, ma préférée,

« Rien de spécial, je la fête tant d’autres jours ».

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